Mali : Produits « BARA MUSO » : Des officines pour vendre la maladie ?

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Installées  aux pourtours de la ville et des  marchés de Bamako et ailleurs, les  boutiques « Bara Muso » ont  réussi un  grand  coup dans la promotion de leurs produits. Et ce ne sont pas les « gros bonnets de Bamako », grandes dames qui diront le contraire. Toutes habituées aux produits, elles l’utilisent à bout de bras sans en connaître réellement la matière première que les responsables de la société qualifient de produits du cru.

Mais à vérifier de  près, l’on est en mesure d’affirmer que cette hypothèse est à  écarter, à en croire cette dame qui utilisait  les produits Bara Muso depuis sa  création, mais qui a abandonné pour des  raisons suivantes : « Je ne suis jamais arrivée à comprendre comment le  maïs a pu changer de goût pour devenir  Cube Maggy, comment on arrive à garder le bouillon d’oignon pour qui sait combien il est difficile de garder l’oignon ».

Notre interlocutrice nous rassure  que son taux d’insuline est revenu à la normale depuis le jour où elle a arrêté d’utiliser le piment « Bara Muso », que les responsables de  la société appellent  piment aromatisé. « J’ai des sérieux doutes sur  la  qualité des  produits fabriqués par cette société »,  regrette  une autre dame un peu plus âgée, répondant au nom de Maria.

Bref, de plus en plus, le doute s’installe dans l’esprit de notre ménagère quant à l’utilisation des bouillons de la Société Aminata Konaté sous le label « Bara Muso ». Certaines affirment qu’ils sont toxiques surtout après l’affaire dite de la vacancière du quartier Hamdallaye en Commune IV du district de Bamako.

Française d’origine malienne, son malheur a été d’avoir goûté à un produit dit bouillon piment aromatisé. Elle était à table quand elle a commencé à sentir des douleurs au bas ventre. Après  trois jours d’observation dans une clinique de la capitale, elle sera finalement évacuée sur la France.  Coïncidence ou mauvaise qualité du produit ?

Trois longs jours d’intenses douleurs au bas ventre et finalement évacuée sur la France n’est pas gratuit. Devrons-nous continuer à faire confiance aux produits « Bara Muso » ? La  question vaut son pesant d’or. L’intéressée jure qu’elle n’avait jamais eu des malaises après consommation du piment.

Des produits fabriqués n’importe comment 

C’est l’avis d’un médecin contacté par nos soins. Il doute de l’authenticité hygiénique des produits de la Société Aminata Konaté composés de : pâte d’arachide, « dagani », poudre gombo, tomate en poudre et tomate sauce,  poudre d’oignon ou pâte d’oignon… et même poudre poulet. La société dispose de plus d’une quinzaine de produis sur le marché malien, mais notre toubib, comme beaucoup d‘autres Maliens, s’interroge encore sur l’hygiène de ces produits.

L’Anssa complice ?

On  ne  saurait  l’affirmer tout de go, mais l’attitude des  responsables de  cette structure en dit long sur cette négligence. Lorsque nous avons essayé d’en savoir plus sur la  qualité des produits de la société, nous avons été victime d’un  jeu  de ping-pong entre la directrice de  l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (Anssa) et un de ses agents.

Lorsque la directrice nous renvoie recouper l’information chez un de ses agents, ce dernier aussi nous renvoie encore chez  la directrice. Et par finir, l’agent nous éconduit, nous demandant de l’appeler le lendemain.  Même son de cloche le lendemain car on a eu  l’impression que l’homme  est  le plus  occupé du Mali.

Quid des associations de consommateurs ? L’Association des consommateurs du Mali (Ascoma), le Réseau des défenseurs des consommateurs du Mali (Redecoma) et la Ligue des consommateurs du Mali se tiennent tout simplement coïts. Cette flopée d’associations dont l’objectif essentiel doit être de veiller sur la qualité des produits de consommation et la santé des Maliens, ne jouent pas leur rôle de sentinelle. N’importe qui peut faire n’importe quoi dans notre pays sans être inquiété.

Créer une entreprise de transformation de nos produits locaux est bien salutaire puisqu’elle contribue à créer des emplois, à participer à la richesse pour l’économie nationale et à valoriser nos produits. Mais quand c’est pour vendre la maladie aux populations par cupidité et malhonnêteté, tout le monde devrait être sur ses gardes, à commencer par les autorités et les sentinelles de la consommation.

Nous reviendrons  plus  en  détails sur  le  mauvais traitement  du DG  Boureima Doumbia  de  la société  à l’égard  des travailleurs.

Djibi Samaké

La sirene

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