Soumaila Cissé enlevé à Niafunké par les terroristes : L’image du Mali de nouveau ternie

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La campagne pour les élections législatives a connu deux faits majeurs. Le premier est la découverte des cas avérés des personnes atteintes par le COVID-19. Le deuxième fait majeur est l’enlèvement du chef de file de l’Opposition malienne Soumaila Cissé dans le cercle de Niafounké. Par ce kidnapping, en pleine journée du chef de file de l’Opposition,   nul n’est en sécurité au Mali. Le rapt de Soumaila Cissé a non seulement mis à nu les failles du dispositif sécuritaire malien, mais aussi et surtout, renforcé le sentiment que certains ne cessent de nourrir vis à vis des forces étrangères et même de la faillite de l’Etat, qui n’est pas à mesure d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. De têtes vont-elles tomber, après ce grave enlèvement ? Le Chef de file de l’Opposition n’a-t-il pas été imprudent en allant sans escorte  dans des zones considérées comme dangereuses ? Le gouvernement n’a-t-il pas sa grande part de  responsabilité, en ne garantissant pas la sécurité du chef de file de l’Opposition ?

C’est avec une grande indignation que les maliens ont appris, par la cellule de Communication de l’URD, la disparition de la délégation du chef de file de l’Opposition entre Saraféré et Komaira dans le cercle de Niafounké, où séjourne SoumailaCissé dans le cadre de la campagne pour les législatives du 29 mars 2020. Le lendemain, le secrétaire à la communication du parti de la poignée des mains, Me Demba Traoré, a animé un point de presse pour donner plus d’informations. Il ressort de sa brève conférence que le chef de file de l’Opposition était accompagné par une délégation de 11 personnes et qu’à la suite de l’attaque de son convoi, son garde de corps a perdu la vie. Trois blessés sont aussi à déplorer. Selon Me Demba Traoré, les ravisseurs ont libéré cinq personnes dont le corps du défunt et ont disparu dans la nature avec sept personnes dont le chef de file de l’Opposition, SoumailaCissé, aurait même eu une blessure à la main, mais qui ne met pas en danger sa vie. Selon le conférencier, tous les sept otages sont en vie et se portent bien. Au sein du parti de SoumailaCissé, l’indignation a cédé la place à la révolte, voire la colère noire. Certains crient même à un complot. Car comment est-ce que des hommes à motos peuvent enlever facilement la deuxième personnalité de la République sans coup férir.

S’il ne fait l’ombre d’aucun doute que SoumailaCissé est la deuxième personnalité de la République, en termes d’aura et de charisme, son enlèvement jette du discrédit sur l’Etat malien et terni du coup l’image du pays aux yeux des observateurs et autres partenaires du Mali.

« Si on est parvenu à enlever SoumailaCissé au Mali cela veut dire que même IBK n’est pas à l’abris », s’est indigné un habitant qui ne pouvait pas imaginer un tel scénario. Par ce kidnapping, en pleine journée et qui rappelle au film hollywoodien ou aux pratiques de la  Mafia Sicilienne, le gouvernement du Mali vient de prouver son incapacité à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Cet acte crapuleux perpétré par un groupuscule de bandits armés est le signe qu’au-delà du discours de plus hautes autorités du Mali, il n’y a que le vide, sinon que SoumailaCissé ait décliné l’offre du Gouvernement d’assurer sa sécurité, comme avaient laissé entendre certains, il revient à l’Etat d’imposer sa puissance, surtout quand il va mesurer les conséquences des actes posés. Le Gouvernement a failli à son devoir et le Mali en pâtit. Dans un Etat sérieux, des têtes doivent tomber, en l’occurrence celles chargées de sécuriser les personnes et leurs biens. Idem pour la hiérarchie militaire dans la zone qui a été tout aussi laxiste.

En définitive, tout le Mali prie pour que le chef de file de l’Opposition et la délégation qui l’accompagne puissent retrouver la liberté et regagner leurs domiciles sains et saufs. Le rapt d’une si grande personnalité, aurait découragé beaucoup d’électeurs au nord comme au centre, qui réfléchiront mille fois avant d’emprunter le chemin des bureaux de vote.

Youssouf Sissoko

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