C’est dans un rapport de 37 pages publié en Avril 2021 qu’Amnesty International demande aux autorités de transition de prendre des mesures décisives pour briser le cycle de l’impunité, en faisant la lumière sur la mort des manifestants et des passants qui est survenue à Bamako, à Kayes et à Sikasso entre mai et août 2020.

Amnesty International affirme qu’au moins quatre personnes ont été tuées pendant le coup d’État du 18 août, atteintes par des balles qui auraient été tirées par des membres des forces de sécurité,et une quinzaine d’autres ont été envoyées à l’hôpital contrairement aux affirmations des autorités de transition. L’organisme International affirme s’être entretenu avec un proche d’une victime, qui a été blessée par des coups de feu tirés par des soldats dans la Commune IV de Bamako. Cette personne a été soignée à l’hôpital Gabriel Touré avant de succomber à ses blessures.

Amnesty International dans son rapport confirme que la gendarmerie malienne est au courant de ces décès et a même paraphé certains des certificats de décès délivrés par des sources médicales. Parmi les cas cités,”Adama”, 39 ans et père de cinq enfants, a été touché par une balle alors qu’il se trouvait dans sa résidence privée à Hamdallaye. Conduit à l’hôpital pour y recevoir des soins, il a été placé sous assistance respiratoire à l’hôpital Gabriel Touré, avant de succomber à ses blessures le 24 août.

Concernant les cas de Kayes (en mai) et de Bamako (en juillet), des enquêtes officielles ont été ouvertes pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles les forces de l’ordre ont fait usage de la force et d’armes à feu. Toutefois en février 2021, ces enquêtes en étaient encore à un stade préliminaire. Quant à Sikasso (en mai), aucune enquête officielle n’a été annoncée d’après le rapport d’Amnesty.

Enfin pour les faits liés au coup d’État (18 août), l’organisation de défense des droits de l’homme précise qu’aucune investigation n’a été menée officiellement. En outre, les nouvelles autorités ont jusqu’à présent toujours mis en avant le fait que le coup d’État s’était fait « sans effusion de sang ».

Dans les recommandations du rapport, l’organisation de défense des droits de l’homme demande aux autorités de la transition de « Reconnaître publiquement les décès par balles liés au coup d’État du 18 août et veiller à ce qu’une enquête indépendante et impartiale soit menée dans les plus brefs délais pour déterminer les circonstances, établir les responsabilités et accorder justice, vérité et réparation complète aux victimes et à leurs proches. »
La Redaction

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