Parlant de la situation socio-économique du Mali, Yacouba Katilé, le tout nouveau président du Conseil économique, social et culturel du Mali s’est montré peu tendre. Selon lui, la situation du pays est compliquée depuis un certain temps, surtout par rapport au problème d’insécurité. Mais c’est au sujet de la démocratie qu’il s’est montré dur. « Depuis un certain temps, on peut parler de décennies d’ailleurs, puisqu’après mars 91, tout le monde a applaudi l’avènement de la démocratie ».

Et Katilé de poursuivre en expliquant que la démocratie malienne a aussi des torts, des défauts qu’il convient de corriger rapidement. « Il y a des emprunts, que ce soit au niveau de la Constitution, que ça soit au niveau d’autres instruments juridiques, il y a des emprunts qui souvent ne cadrent pas trop avec les réalités de nos cultures, de notre façon de vivre. Malheureusement, tout est calqué sur ce qui se passe ailleurs et on veut coûte que coûte passer cela au niveau du pays.Ce qui fait qu’il y a beaucoup de difficultés », a-t- il laissé entendre lors de sa première interview accordée à la presse en tant que président du Conseil économique, social et culturel du Mali.

Selon lui, à cause de cela, certains pensent qu’ils sont un peu mis en marge dans la gestion de la chose publique. Comme solution, on a eu à faire recours à la décentralisation. Ça commence à aller maintenant, selon Katilé qui a rappelé qu’à un moment donné il y a eu beaucoup de difficultés. « Si le transfert de compétences est devenu une réalité, Katilé indique qu’au plan financier et économique, il y a des difficultés. On n’arrive pas du tout à concilier les deux ; ce qui pose beaucoup de problèmes à plusieurs niveaux », a-t- il dit.

Beaucoup de voix s’élèvent contre le maintien du Conseil économique social et culturel, la 8è institution du pays. C’est mal connaitre l’institution que de demander une telle chose. Pour lui, c’est une institution qui a une importance capitale. « Malheureusement, on ne cherche pas trop à comprendre. On pense que c’est une institution de trop, une institution inutile.Mais en réalité, lorsqu’on fait le tour du monde, on se rend compte que c’est une institution importante ».

Il soutient que le Conseil économique, social et culturel est chargé des conseils auprès des autorités, que ce soit le président de la République, le gouvernement ou l’Assemblée. C’est pourquoi chaque année elle fait ses missions de recueil auprès de la population à la base, à l’’intérieur du pays et à Bamako. Mais aussi au-delà, à travers la diaspora, auprès des Maliens établis à l’extérieur pour s’imprégner de ce qu’il y a comme difficultés par rapport à la situation du pays.

Katilé a bien conscience que certains pensent qu’il représente maintenant une institution budgétivore et insignifiante. Mais il rétorque qu’un conseiller au niveau du Conseil n’a comme indemnité que 75 000 FCFA. Cela fait des années, et ça ne donne pas l’engouement à certains qui, dans le cadre professionnel, sont dans les fonctions libérales et qui sont en train de travailler dur. « S’il faut qu’ils arrêtent tout et venir consacrer leur temps au niveau du Conseil économique pour recevoir comme indemnité 75 000 FCA, ça décourage beaucoup de gens », a-t-il affirmé. « On met les gens en mission, il faut mettre également les moyens ».

Oumar KONATE

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