Recrutement à la Police : Opportunisme ou Vocation ?

0
663
Depuis une dizaine de jours, les lieux de dépôt des dossiers en vue du concours d’entrée dans la Police malienne ne désemplissent pas. Des milliers de jeunes filles et garçons prennent d’assaut les centres de réception des dossiers de candidature et ce depuis 04 heures du matin pour certains, s’ils ne passent pas tout simplement la nuit dehors pour être sûrs d’être parmi les premiers arrivants. Les candidats viennent d’horizons divers et sont constitués de maîtrisards, de licenciés, de bacheliers ou de détenteurs du DEF suivant les postes proposés. La rareté des offres d’emploi font que chaque recrutement à la Police, la Gendarmerie, dans l’Armée ou la Garde nationale est une occasion pour les jeunes maliens de tenter leur chance pour espérer trouver un emploi. Dès lors, on ne peut s’empêcher de se demander si tant d’engouement relève de l’opportunisme ou de la véritable vocation.

Il y a quelques décennies, la Police, la Gendarmerie, l’Armée et la Garde nationale étaient des corps auxquels se vouaient ceux qui n’avaient pu entreprendre d’études ou qui avaient échoué dans leurs examens. Ceux-ci étaient considérés comme des fonctionnaires au rabais d’autant plus qu’ils étaient mal payés et avaient la réputation d’être des brutes sans état d’âme. Mais depuis quelques années, depuis que ces corps ont été revalorisés, et surtout depuis l’explosion du chômage, les jeunes filles et garçons guettent les recrutements dans ces différents corps en espérant faire partie des rares élus et sortir ainsi de la précarité où les plonge l’absence de perspective d’emploi.

Le spectacle de jeunes filles « en tenue » qui était rarissime, fait maintenant partie du quotidien des Maliens. Et cette tendance devrait s’accentuer car il serait question de recruter cette fois les jeunes filles à hauteur de 30% pour être conforme aux textes en vigueur en faveur du genre. En plus de l’opportunité d’emploi, la Police nationale et les autres corps de porteurs d’uniforme bénéficient du respect et de la crainte de la population. La Police, particulièrement, à cause de la corruption qui gangrène ce corps, permet aux agents, qu’ils soient affectés à la circulation ou dans les Commissariats, de se constituer, à la longue, un joli pactole pour se payer une voiture et même se construire une ou plusieurs maisons pour certains. Il est rare qu’un policier rentre bredouille à la maison le soir car il a quotidiennement l’occasion de se faire des sous à cause de la tendance de la population à « arranger » leurs problèmes moyennent quelques billets de banque.

Le spectacle de jeunes filles « en tenue » qui était rarissime, fait maintenant partie du quotidien des Maliens. Et cette tendance devrait s’accentuer car il serait question de recruter cette fois les jeunes filles à hauteur de 30% pour être conforme aux textes en vigueur en faveur du genre. En plus de l’opportunité d’emploi, la Police nationale et les autres corps de porteurs d’uniforme bénéficient du respect et de la crainte de la population. La Police, particulièrement, à cause de la corruption qui gangrène ce corps, permet aux agents, qu’ils soient affectés à la circulation ou dans les Commissariats, de se constituer, à la longue, un joli pactole pour se payer une voiture et même se construire une ou plusieurs maisons pour certains. Il est rare qu’un policier rentre bredouille à la maison le soir car il a quotidiennement l’occasion de se faire des sous à cause de la tendance de la population à « arranger » leurs problèmes moyennent quelques billets de banque.

Pour cela il faudrait rompre le mythe de la bureaucratie et convaincre les jeunes à entreprendre en les accompagnant par des mesures adéquates. Si dans les années 60 à 80 la Fonction publique était le seul débouché pour les jeunes sortant des écoles maliennes, tel n’est pas le cas aujourd’hui où malgré les énormes difficultés, des opportunités d’entreprendre existent. C’est pourquoi il convient de stopper la fabrique des chômeurs dans des filières scolaires et universitaires sans issue et de donner la priorité aux écoles professionnelles dont les perspectives sont beaucoup plus grandes parce que plus conformes aux besoins du moment. Il est indispensable de procéder à une reconversion des mentalités qui engagerait les jeunes dans les filières de production où ils ont plus de chance de se réaliser et de s’épanouir.

Diala Thiény Konaté

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here