Malheureusement au Mali, même au niveau des girouettes, il semble que le niveau baisse avec le renouvellement des générations politiques.
Les ralliements de dernière minute ne semblent plus être préparés avec la même science politique, le même esprit et surtout le même talent.
Ainsi Housseiini Amion Guindo (Poulo) a annoncé en fin de semaine dernière qu’il s’associe avec Moussa Mara, Oumar Mariko et Moussa Sinko Coulibaly pour refuser qu’on piétine nôtre Constitution.
Ce ralliement piteux, il l’a justifié ainsi pendant une conférence de presse à la Maison de la Presse : « nous sommes partis voir nos collègues politique comme Oumar Mariko, Moussa Mara, Moussa Sinko Coulibaly et d’autres formations politiques comme le Badeya-Ton pour qu’ensemble qu’on puisse défendre cette loi fondamentale mais aussi au delà combattre l’injustice qui est en cours dans notre pays. »
Alliée, pas ralliée ! Poulo soutient sans vergogne ceux qu’il vouait aux gémonies il y a encore quelques jours.
Si sa demission du gouvernement nous avait déjà donné le tournis, il était disposé à soutenir le président IBK au deuxième tour pour quelques investitures aux legislatives assurant ainsi le financement futur du CODEM.
Quand il était au gouvernement, il a soutenu le projet de révision constitutionnelle dans sa première version, ce qui n’était pas gagné d’avance.
Aujourd’hui Poulo essaye de nous vendre sa rupture avec le Chef de l’Etat sur le thème de l’injustice.
A l’origine, rappelons que c’est IBK qui avait rompu parce que le Monsieur ne souhaitait pas aller à la bataille.
Et voilà notre Poulo contraint de rejoindre son ancien ami Moussa Mara. D’un seul coup, les motivations idéologiques de Poulo sont relativisées…
Il aurait pu appeler à soutenir Soumaila Cissé comme l’ont fait certains déçus de IBK. Mais comme ce dernier baisse dans les opinions, la soupe n’est guère attrayante.
Il est même fort probable que le Front pour la sauvegarde de la démocratie n’aurait pas sauté de joie en voyant arriver cet opportuniste au petit pied.
La droiture politique au Mali, ce n’est pas forcément une affaire de génération.
Séga DIARRAH