L’ancien premier ministre, Modibo Sidibé : ‘’ Le gouvernement n’a pas le droit de remplacer les enseignants grévistes ‘’

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L’ancien premier ministre, Modibo Sidibé a apporté son soutien au  collectif des enseignants grévistes  dans le bras de fer qui leur oppose au gouvernement. 

Les  enseignants exigent l’application de l’article 39 de la loi No2018-007 du 16 janvier 2018. Pour celui qui a eu à gérer les crises scolaires  de ce genre quand il occupait les hautes fonctions,  la  grève est un droit constitutionnel.  Et de poursuivre que ‘’ les enseignants ne se sont pas sortis du droit de grève.  Donc,  le gouvernement ne peut pas les remplacer parce que  ce sont des fonctionnaires’’.

Visiblement très remonté contre la manière de la  gestion du pays, particulièrement  celle de l’école, Modibo Sidibé n’a pas été tendre avec le pouvoir  exécutif,  ‘’ J’ai toujours  a été très clair : la ruse et  les rodomontades n’ont jamais  fait une gestion de sortie de crise’’.  Pour lui,  la gestion d’un pays rythme avec les  anticipations ou  la prise des  engagements.  « Nous tous avons eu à gérer des  grèves où  les grévistes nous demandaient des choses qu’on ne pouvait pas gérer.  Mais, on est toujours parvenu à avoir un accord.   C’est ça le rôle du gouvernement », a expliqué l’ancien premier ministre, très critique à la méthode et le ton employé par l’actuel chef de l’exécutif  contre le collectif des syndicats des  enseignants.  

Quid du manque de moyens évoqués par le gouvernement  pour justifier  son incapacité à  appliquer l’article 39 de la loi No2018-007 du 16 janvier 2018 portant Statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, l’ancien premier ministre de rétorquer que ce n’est pas aujourd’hui que la crise a commencé.  Et de renchérir : «  Au moment où le gouvernement  prenait l’engagement avec les enseignants  d’appliquer cette loi, il savait que la crise sévissait.   Pour quoi il a  conclu  un accord  permettant de  la mettre en œuvre de façon  échelonnée ? » Il est estime que les enseignants doivent être mis dans leurs droits.

Notons que le bras de fer entre le gouvernement  et le collectif des syndicats des enseignants a atteint un seuil critique.  Le lundi dernier,  sur instruction du premier ministre Dr Boubou Cissé, le  centre national de promotion du volontariat au Mali a publié un communiqué, qui ouvre  le recrutement  de 15 300 enseignants  volontaires  dont 10 300 pour l’enseignement fondamental et  5 000 pour l’enseignement secondaire pour une durée de 6 mois. Ils serviront à remplacer les enseignants grévistes durant le reste de l’année scolaire.

Siaka DIAMOUTENE

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