Quel sera le sort de Soumaïla Cissé dans l’éventualité d’un renversement du président IBK et de son régime par la pression populaire du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques(M5-RFP) ?

Après avoir assuré que Soumaïla Cissé « se porte bien » et qu’il serait « bientôt » de retour parmi les siens, le président IBK, dans d’autres sorties, a évoqué ses vœux et  prières pour que le chef de file de l’opposition recouvre sa liberté sain et sauf.

Et, dans sa plus récente adresse à la nation, dans la nuit du samedi 11 juillet dernier, le chef de l’Etat mettait même en garde les auteurs de publications alarmantes sur la situation peu enviable du leader de l’opposition, non moins président de l’URD et député élu à Niafunké. Avant de réitérer ses prières pour que son adversaire politique de ces dix dernières années regagne sa famille dans les meilleures conditions.

Or, auparavant, le locataire du palais de Koulouba avait même laissé entendre que les ravisseurs du chef de file de l’opposition étaient connus, sans aucun autre détail. Ce qui laissait supposer que lui et les services de renseignement, probablement, avaient des indices assez sérieux sur l’identité de ceux qui ont pris l’illustre opposant malien en otage. L’on peut même penser que le chef de l’Etat ait pu avoir des contacts avec ses preneurs d’otages. Sinon, comment IBK peut-il déclarer publiquement que Soumaïla sera bientôt libéré sans avoir eu quelques assurances dans ce sens ? L’on peut même croire que le chef de l’Etat ait noué des contacts discrets pour éventuellement payer une rançon ou satisfaire à d’éventuelles exigences afin de parvenir à faire libérer l’ancien président de la Commission de l’UEMOA.

Dès lors, avec la crise sociopolitique dans laquelle le Mali vient de sombrer, l’on peut craindre légitimement pour la situation de l’otage Soumaïla Cissé. Qu’adviendra-t-il des pistes d’espoirs éventuels de sa libération si IBK venait à être contraint à quitter le pouvoir, sous les coups de boutoirs du M5-RFP ? Cette question est plus que préoccupante d’autant que les contestataires d’IBK exigent sa démission et de « tout son régime ». Ce qui pourrait, le cas échéant, entraîner un démantèlement du dispositif sécuritaire et surtout du système des renseignements actuels. La confusion et les flottements qui en résulteraient sont-ils des circonstances favorables au leader de l’URD ?

Il est urgent que les consultations actuelles menées par la délégation de la CEDEAO pour une sortie de cette crise sociopolitique mettre en avant les discussions autour de ce point prioritaire lié à la libération de Soumaïla Cissé. Car, qu’on le veuille ou non, IBK doit être un acteur majeur et une mine d’informations pour retrouver l’opposant sain et sauf. Surtout que des rumeurs relatives à son état de santé détérioré circulent déjà dans certains milieux.

Il est donc nécessaire que les acteurs de la crise actuelle prennent toutes les dispositions pour que la libération de Soumaïla Cissé soit inscrit en lettres d’or dans les pourparlers permettant de sortir le pays de la crise sociopolitique dans laquelle il vient de sombrer, en plus de la crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis 2012.

Boubou SIDIBE

 

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