L’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) est, à cause des actes de certains membres, au cœur des actualités du Mali. Certains citoyens , pas les moindres, ont même demandé sa dissolutionpuisqu’elle constitue, à leurs yeux, un handicap pour l’école malienne . En tant que membre fondateur de cette association estudiantine, Oumar Mariko, président du parti SADI plaide pour son existence, déballant les non-dits autour du sujet.
La question de la dissolution de l’AEEM, une association créée pour défendre l’intérêt des élèves et étudiants du Mali, fait l’objet de débats, de discussions, et de réflexions au sein de la société malienne.
Sur la question, les idées ne se convergent aucunement. Si certains plaident pour la dissolution de l’association estudiantine, d’autres comme Oumar Mariko s’y opposent. D’abord, le leader politique rappelle que l’AEEM n’a pas été créée pour des fins politiques, mais plutôt pour défendre les causes des élèves et étudiants maliens. « Quand nous avons créé l’AEEM, nous avons été assimilés à des organisations politiques, et nous avons été sujets à beaucoup de violences. Mais, c’est le lieu de préciser que l’AEEM n’a pas été créée par une quelconque organisation politique », a indiqué Oumar Mariko.
Il est revenu sur l’historique de cette association qui fait l’objet de polémique. « Initiée par l’homme que je suis. Parce que j’avais déjà prêté serment de remettre au syndicat au mouvement étudiant avant de terminer mes études après que l’union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) ait été dissoute le 15 janvier 1980 », a-t-il précisé. D’après l’opposant politique, ce sont les différents régimes (de Alpha Oumar Konaré, passant par ATT jusqu’à IBK) qui ont capitulé face aux revendications des étudiants, voire accepté de sacrifier l’école malienne. « Ceux qui se sont succédé au pouvoir de 1992 à nos jours, ont sacrifié l’école malienne. L’AEEM a été une nécessité historique pour que les élèves et étudiants aient un instrument de revendication qui visait à réhabiliter l’école », révèle Oumar Mariko.
Pour le socialiste, la politique du démantèlement de l’AEEM a commencé sous l’ex-président Alpha Oumar Konaré. À l’époque, rappellera-t-il, « comme c’était très difficile de démanteler l’AEEM, le régime est passé par la corruption. Il récupérait certains responsables de l’association en les donnant de l’argent. Le régime d’Alpha les faisait aussi gérer les œuvres universitaires. Il montait certains membres contre d’autres en les laissant comprendre que les responsables de l’AEEM ont beaucoup d’argent, alors que c’était faux.D’où l’histoire de fissure entre membres de l’association jusqu’à nos jours », laisse entendre Oumar Mariko qui ajoute : « Tous ceux qui ont fait des violences, ou ont ordonné à ce qu’on blesse les gens dans ces milieux scolaires sont devenus des personnalités dans ce pays. Ce ne sont pas les élèves et étudiants qui sont responsables de ces violences, ce sont les personnalités au service du pouvoir qui le sont ».
Au sujet de la fin desdites violences en milieu scolaire et universitaire, l’ex-député de Kolondieba a été on ne peut plus clair « Ce n’est pas l’AEEM ni les élèves ou étudiants qui sont en cause, mais plutôt le régime. Si on veut endiguer ces violences, il faut alors ordonner à la justice et aux forces de sécurité d’aller récupérer toutes les armes que détiennent les membres de l’AEEM, et arrêter tous les coupables. Mais le pouvoir ne peut pas le faire parce que c’est lui le responsable de la situation»
La violence scolaire, a-t-il insisté, c’est le pouvoir, non les élèves ou les étudiants. Il a par ailleurs jugé pertinente l’existence de l’association, en précisant : « Personne ne peut accepter la dissolution de l’AEEM. Elle est une institution. Mais pourquoi ne peut-on pas arrêter ceux qui prennent des armes pour faire des violences ? Ceux qui les arment sont connus. La dissolution de l’AEEM va créer beaucoup de problèmes qu’elle n’en résout ».
Mamadou Diarra